Biographie
Je suis né à Lyon; puis ma famille – mes parents, mes deux soeurs et moi – a déménagé à Lille, puis à Nancy, et enfin à Paris, au gré des mutations de mon père qui, universitaire, professeur de philosophie puis de sciences de l’éducation, a été nommé à Paris, à la Sorbonne, quand j’avais quinze ans.
A vingt ans, je suis entré à l’Ecole Normale Supérieure de la rue d’Ulm; puis j’ai passé l’agrégation de Lettres classiques, et je suis devenu professeur.
C’est en 1993 que j’ai publié mon premier livre, « Père et fils » (Buchet-Chastel), pour lequel j’ai été lauréat de l’Académie française. Entre temps, je m’étais marié; ma femme et moi avons eu trois enfants, trois garçons, qui, maintenant, sont de jeunes adultes.
Ce premier livre, « Père et fils », préfacé par le psychanalyste Serge Lebovici, et celui qui a suivi, « Peines d’enfance » (1994), sont des récits autobiographiques qui tentent de montrer l’émerveillement inattendu d’un homme face à la découverte de la paternité.
En 1997, j’ai publié « Drames enfouis », un récit autobiographique à nouveau, préfacé par la psychologue Alice Miller: j’y abordais l’histoire très particulière de mon père qui, Résistant pendant la guerre, et juif, avait été déporté à Auschwitz, dont il était un des rares rescapés. Je me suis interrogé aussi sur l’énorme influence qu’avait eue sur moi cette histoire, bien qu’elle se soit déroulée longtemps avant ma naissance.
A cette occasion, j’ai demandé à mon père s’il était d’accord pour écrire une postface pour ce récit; il a eu la gentillesse de le faire.
Depuis ce temps, je me suis efforcé de continuer une réflexion selon deux voies principales: d’abord, j’ai tenté de raconter l’évolution de mes enfants, à mesure qu’ils grandissaient; par ailleurs, je me suis interrogé sur le problème du mal, c’est-à-dire de la violence que certains exercent sur les autres, et de la violence que l’on exerce parfois contre soi-même. Les deux thèmes, celui de l’évolution des enfants, et celui de la violence, me semblent étroitement liés: je me suis demandé, en effet, quelle éducation familiale pourrait faire en sorte que la violence diminue dans le monde; il me paraît certain que la manière dont on élève un enfant, peut faire qu’il soit, plus tard, dominé, ou non, par la haine.