Jean-Claude Snyders

« Jean-Claude Snyders combat le mal par l’amour… un livre magnifique. »

Annie Ernaux, Prix Nobel de Littérature 2022

« J'ai été très sensible aux préoccupations qui sont les vôtres, dans ce livre, sur l'éducation et la place des enfants dans la famille afin de lutter contre la haine et la cruauté. »

Le Pape François, Lettre du 20 juin 2022​

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Jean-Claude Snyders

Ancien élève de l’École Normale Supérieure, Jean-Claude Snyders est professeur agrégé de Lettres classiques. Il a publié sept livres dont le premier, Père et fils (Buchet-Chastel, 1993) a obtenu le Prix de Littérature générale de l’Académie française.

Jean-Claude Snyders
Ecrivain, professeur de lettres
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« L’auteur parvient à poser des mots sur l’indicible. Et par delà un style qui emporte, on découvre l’amour inconditionnel d’un enfant pour ses parents : ‘’un amour plus grand que celui que j’éprouve pour ma mère et pour toi, il n’y en a pas dans le monde.’’ Bouleversant. »

Psychologies magazine

« Les parents doivent être assurés que leurs enfants les aiment : c’est la thèse défendue par le professeur et auteur Jean-Claude Snyders dans son récent ouvrage … un témoignage essentiel »

Le soir, Bruxelles

« Un récit passionnant, qu’il faudrait donner à lire à tous ceux qui s’occupent d’enfants ; à tous ceux aussi, qui s’intéressent à l’Histoire, et aux conséquences psychologiques de la Shoah… un livre fondamental. »

Radio J

« L’auteur nous confronte à nos propres émotions, en évoquant les siennes avec un grand talent. »

Enfance majuscule

« … Comme si j’arrivais au camp d’Auschwitz, même si je n’étais pas né à cette époque, je viens, longtemps après, mettre ma main dans la tienne, mon père, pour t’inciter à ne pas désespérer, pour te faire comprendre que tu n’es pas seul, que malgré les apparences tu ne pourras jamais l’être.

Je viens laver ta souillure, qui n’est pas une souillure; je viens te dire qu’à la place de ce que tu crois être une souillure se trouvent uniquement des stigmates qui révèlent ta grandeur.

Je viens te dire que lorsque la matraque ou le fouet des kapos s’abattent sur toi, comme ils le feraient sur un animal, ce sont ceux qui donnent des coups qui se ravalent au rang de bêtes, et que lorsqu’ils emploient pour te parler, comme ils le font chaque fois qu’ils s’adressent à des détenus, un ton de mépris, ce sont
eux seuls qui montrent leur bassesse; – alors que l’on vous frappe, que l’on ne s’adresse à vous que comme à des gens qui seraient à peine humains, que l’on s’efforce de vous mettre aussi bas qu’il est possible, vous pour qui le plus grand respect ne serait pas suffisant encore, alors même que vous êtes à terre, tombés sous les coups des SS ou sous la morsure de leurs chiens, plus que jamais vous êtes debout.

Squelettiques, émaciés, en haillons, tandis que l’on croit vous avoir rendus pitoyables, vous demeurez éblouissants; vous éclairez le monde d’une indépassable lumière… »

« Il faudrait que tu croies enfin à ma tendresse », extrait.
Jean-Claude Snyders

« … On sait bien que notre enfant nous est attaché ; on sait que tous les enfants aiment leurs parents : il fait tant de choses, cependant, qui semblent montrer le contraire.

Cet attachement qui nous est dissimulé, il arrive qu’un jour, pourtant, on le perçoive enfin : on comprend, alors, que notre enfant éprouve pour nous une grande tendresse, sans qu’il le dise jamais ; on comprend qu’il s’efforce aussi, d’une manière secrète, de nous faire connaître cette tendresse, désespéré que nous ne parvenions pas à la voir.

… Même dans les moments où il paraît m’être tellement hostile, même dans ces moments-là, peut-être, il me faudrait tenter de discerner son affection ; comme on s’efforce de voir les contours d’un paysage dans l’obscurité, il me faudrait m’efforcer de distinguer cette affection lorsqu’elle ne m’apparaît plus, lorsque même elle est, pour un moment, absente – tenter de la voir jusque dans le ressentiment qu’il manifeste contre moi, parce que celui-ci est dû probablement, avant tout, à la conviction qu’il a de mon
désintérêt à son égard.

Peut-être faut-il aimer son enfant lorsqu’il va mal, lorsqu’il ne fait rien, ou seulement des choses qu’il ne faudrait pas faire, des choses que nous souhaiterions qu’il ne fasse pas ; l’aimer même quand il ne veut plus nous voir – parce que cela n’est sans doute pas, quoi qu’il affirme, son réel désir, parce qu’au-delà de son hostilité il éprouve également la volonté d’être tendre, et que même s’il ne nous donne jamais de marques de tendresse, ce sentiment demeure présent cependant ; parce que, de plus, s’il nous en veut, c’est peut-être du fait de malentendus qu’il est possible de résoudre.

Il nous faut aimer les présents qu’il  nous fait, et l’aimer encore quand il ne nous donne rien ; il nous faut peut-être tenter de lui montrer que malgré les reproches qu’il nous adresse, notre attachement pour lui ne saurait se démentir : cet attachement qui ne peut disparaître, qui ne peut même s’atténuer, n’est-ce pas cela surtout que, de notre part, il recherche… »

« Il faudrait que tu croies enfin à ma tendresse », extrait.
Jean-Claude Snyders